Collection: Emmanuelle Descraques

Emmanuelle est née en 1990 en région parisienne et après l’obtention de son diplôme en Photographie à l’école de l’image Les Gobelins, elle s’est spécialisée dans la photographie de mode. Lors d’un stage avec la photographe Kourntey Roy pour sa carte blanche pour Le Bal, elle est très inspirée par ses mises en scène cinématographiques mêlant humour et mélancolie et réalise qu’il est possible d’être à la fois photographe de mode et réaliser des images décalées et poétiques qui flirtent avec la photographie plasticienne. Elle travaille ensuite pour des marques et des magazines de mode, tout en veillant à garder cette approche artistique, et s’ouvre ensuite au portrait beauté avec une réelle passion pour les expressions de visage. Elle est exposée en 2016 aux Rencontres d’Arles avec d’autres jeunes talents par Le Club des DA au Garage du Nord Pinus.

Ses passions quelque peu cachées pour la spiritualité, l’ésotérisme, et les états de transe qu’elle cultive en dans sa vie personnelle commencent à transparaître beaucoup plus dans son travail.

La capture de poses et des expressions de ses modèles ont l’air d’être prises « sur le vif » tout en assumant un côté posé et artificiel, générant ainsi un décalage, ténu mais décisif, entre le cliché et son interprétation, ainsi que jouer avec les codes du cinéma et de la pellicule des années 80 et 90, et ceux de la peinture et des icônes religieuses, oscillant entre gravité et humour.

En parallèle, Emmanuelle a toujours été passionnée de spiritualité. Élevée dans le catholicisme de par sa mère pratiquante, elle est aussi née avec des origines vietnamiennes et japonaises du côté de son père. La difficulté de concilier ces deux identités lui font rejeter les dogmes chrétiens vers l’âge de 20 ans et se tourne plus vers les philosophies orientales et les sous- cultures dites « new age » qui sont souvent elles-mêmes des appropriations artificielles et des philosophies extrême-orientales. Elle ressent le besoin de réconcilier toutes ces syncrétiques de rapport au divin dans la photographie en demandant des expressions contemplatives, méditatives et extatiques à ses modèles et articule ainsi ses questionnements sur la transcendance avec théâtralité, anachronisme et modernité.