Emma Grosbois est une artiste qui vit et travaille à Marseille.
Sa pratique photographique explore les liens qui se tissent entre
les lieux, les images et la mémoire. Il constitue une recherche fragmentaire autour de l’espace urbain et de l’imaginaire qui lui
est attaché en glanant des photographies, des documents et des récits. Son approche, sans renoncer aux codes de la photographie dite documentaire, laisse libre cours à l’expérimentation formelle.
Son premier livre ( co-édition Zoème Filigrane, 2020 ) articule deux archéologies : celle des lieux ( à la fois intimes et publics ) et celle du regard. En 2020, un travail de commande, pour l’exposition collective « Rue d’Alger » à l’occasion de la Biennale Manifesta 13, amorce une réflexion sur l’archive et le rôle des monuments dans la fabrication
de l’espace urbain. « Vaisseau Fantôme », son dernier travail en cours, poursuit et complexifie cette articulation entre images et documents. Son travail a été publié et exposé en France, en Italie et au Liban.
La photographie présentée est extraite de la série « Ceux qui nous regardent» qui porte sur la présence des images sacrées et profanes dans les intérieurs palermitains : garages, boutiques ou ateliers. Face aux autels et aux assemblages d’images, on se questionne sur l’équivalence entre les images religieuses, les photographies de famille, les joueurs de foot.
Ce qui, au premier regard, semblait désordre se révèle alors une cartographie des vécus et chaque lieu photographié devient, en quelque sorte, le portrait de celui qui l’habite.
