Aurélien David est né en 1983 en Picardie, il vit et travaille à Nantes et sur son bateau-atelier à Foleux, dans le Morbihan. Après une formation en ethnologie et à l’école ICART Photo Paris, il développe au fil de ses voyages en voilier son écriture chlorophyllienne en interrogeant nos représentations de l’environnement. Il a exposé entre autres, au Jardin des Plantes de Rouen (La Ronde#5) et de Nantes, à Fotofever Paris, à l’Hôtel Jules César à Arles et à la galerie L’Angle. Il est membre du collectif Serres et il est représenté par la galerie L’Angle Photographies.
Aurélien David est un artiste photographe dont la pratique s'enracine profondément dans la matière végétale. Son travail explore les interactions entre l'humain et la nature à travers des techniques originales, notamment la photographie chlorophyllienne. Ses séries comme Beleaf, Les semeurs ou Quilombo témoignent d'une approche où l'image se crée en osmose avec la nature. Dans cette démarche, le végétal n’est pas simplement un sujet, mais un acteur à part entière, imprégnant les œuvres de sa vitalité et de son imprévisibilité.
Quilombo Mane Bihan :
Du temps de l’esclavage au Brésil, le terme « quilombo » désignait les villages et communautés formés par les esclaves en fuite. Fin 2023, l'artiste s'est rendu au Quilombo Mane Bihan, un hameau de yourtes situé en Bretagne. En écho à ces modes de vie simples et en harmonie avec la nature, il y est allé à bord de son voilier. Fasciné par la manière de vivre des habitants et leur intégration dans le paysage breton, il a partagé leur intimité et photographié leur quotidien.
Dans une démarche artistique unique, il a ensuite révélé ses images sur des feuilles d'Arum par le procédé de la photosynthèse. L'Arum, l'une des rares plantes chlorophylliennes qui pousse près de son atelier, même en hiver, a été un élément clé de la réalisation de cette série, produite durant la saison froide. Pour stabiliser et préserver ces impressions végétales de la lumière, elles ont été ensuite coulées dans de la résine.
BeLeaf:
Le projet BeLeaf explore la connexion entre l'humain et le végétal. L'artiste invite ses modèles à se métamorphoser en plantes le temps d'une pose, créant des portraits en plans américains aux couleurs saturées, pris en extérieur, où la présence humaine est suggérée par des éléments architecturaux ou naturels.
Les visages, révélés de manière naturelle grâce à la chlorophylle, apparaissent sur des feuilles d'arbres, prenant ainsi la forme de masques végétaux dans un rituel photographique. L'artiste associe ensuite ces masques à des tirages couleur pour créer un effet d’hybridation. De près, des détails subtils, comme les plis et les déchirures des feuilles, enrichissent l'image et renforcent l’illusion de réalisme, tout en évitant une approche purement numérique.
Le processus repose sur un équilibre délicat entre le corps humain et le végétal, où chaque feuille doit s'intégrer harmonieusement à la composition globale, créant un écosystème visuel cohérent. Les lignes naturelles des feuilles coïncident avec les traits du visage, guidant ainsi le regard vers des points clés, tels que le nez, la bouche ou les yeux. À travers ce travail, l'artiste invite le spectateur à repenser la relation entre l’Homme et la Nature, dans une quête d'harmonie et de reconnexion avec le monde végétal.
Épuisé
